Tout est VIE, fait de vibrations, d'informations et d'énergie! Les traditions religieuses l'évoquent à travers:
Les scientifiques parlent de l'essence de la VIE avec d'autres mots:
---> " Nous pouvons supposer sous cette force l'existence d'un Esprit intelligent et conscient. Cet Esprit est la matrice de toute matière. Max Planck"
---> Une divine Matrice (Greg Braden)
---> L'Amour chez Philippe Guillemant
---> La Singularité chez Nassim Haramein.
Beaucoup seront d'accord pour dire que le coeur y joue un rôle crucial:
Consentir à la Vie
Comme formulé par François Jobin (In La Sagesse ou la Vie), il convient de reconnaître qu’à la suite de Kant la philosophie a expulsé tout ce qui pourrait irriter la raison. L'ordre dans lequel la science et la technique nous confinent ne constitue pas le tout de la réalité ! La voie royale n'est pas celle qui consiste à se limiter à l'observable, au mesurable et à l'efficace. À hauteur d'homme, sans recours possible à la transcendance, la fermeture est totale. Plus de décentration possible, plus de méta-position, de métadiscours envisageable : on reste collé aux dimensions de l'expérience du visible, des faits et des lois qui gouvernent cet espace-là, dans l'incapacité de se référer à un ailleurs ou un autrement possible. En plus de cet enfermement positiviste et réducteur, il est à noter aussi l'hypocrisie de la raison qui fait abstraction de notre dimension affective, de notre ressenti des choses. La vie se connaît dans le fait de s'éprouver soi-même, dans l'auto-affection et l'auto-donation ; elle s'auto-révèle dans le cru de ce qui se montre, la vérité visible de cet en-dehors qu'est le monde. Dans la vérité christique, la révélation est ce qui est révélé, de sorte que pour Michel Henry Dieu est Vie, il est l'essence de la Vie, ou, si l'on préfère, l'essence de la Vie est Dieu. Dieu est en lui-même révélation, il est la Révélation primordiale qui arrache toute chose au néant, une révélation qui est l'auto-révélation pathétique, c'est-à-dire la souffrance et l'auto-jouissance absolue de la Vie. Comme dit dans l’épitre de Jean, « Dieu est amour », parce que la Vie s'aime elle-même d'un amour infini et éternel. Nous l'adorons en esprit et en vérité mais comme le disait Pascal c'est le coeur qui sent Dieu et non la raison. Voilà ce qu'est la foi : Dieu est sensible au coeur, non à la raison. Cette dimension fait alors que la Vie a une double dimension, profane et sacrée, que nous vivons en notre être au monde et dans la Vie de Dieu. Le Christ en est le révélateur et l'interprète. Mais il en est aussi le dénonciateur du mal. Aujourd'hui, l'homme, devenu automate, se réduit à son apparition dans la vérité du monde. Il erre dans une pseudo-vie où les hommes sont humiliés, abaissés, méprisés et se méprisent eux-mêmes ; ils se tiennent pour rien, admirent ce qui est moindre, détestent ce qui est plus qu'eux. Les robots, les automates, les abstractions les détournent de la Vie ; par nos faux savoirs, nous nous détournons de notre dignité et de notre responsabilité en fuyant la Vie. En la niant, nous nions Dieu. Il ne s'agit pas pour les croyants de passer en clandestinité, en résistance violente, de s'accommoder de tout mais de se désintoxiquer de l'esprit du monde en devenant christophore…Ou, pour le dire autrement, l’Univers Connecté nous invite à consentir à la Vie qui s’éprouve elle-même, s’auto affectionne et s’auto révèle. Mais tout est appelé à se faire de manière contrastée.
Peut-être que pour accepter pleinement et savourer la Vie, nous devons accepter la douleur, en tous cas les contrastes et les opposés. Dans une approche globale, le Chaos est un stimulant, un révélateur qui doit être contenu, maintenu à sa juste place pour que l’harmonie soit possible et qu’elle triomphe. Le chaos et l’harmonie sont intimement liés. Présents pour exprimer - via les contrastes - l’essence de la Vie: l'équilibre harmonieux.
Pourquoi ne pas alors apprendre à écouter intensément ? À suivre cette essence-information- énergie qui nous indique les meilleurs chemins à prendre tout en nous garantissant le libre arbitre, c’est-à-dire la non-ingérence et la non-imposition ?
La VIE serait faite des connexions avec la Singularité (Dieu): étant l'expression du vide universel (le Chi, le prâna, les voxels), Elle dispose d'une connexion à toutes les autres singularités (atomes, électrons, planètes, étoiles, galaxies, nous). Toutes ces structures sont connectées à travers leur propre singularité. Et leurs informations passent par une sorte de réseau fractal infini qui les relie toutes.
Ceci signifie que l'information peut être transmise instantanément. Ainsi, à travers la Singularité, le macrocosme et le microcosme sont connectés. Tout est un, sous des formes diverses. À l'horizon des événements, la création est continue, en recherche d'équilibres, le Tout Opposé au Chaos. Cette création est donc orientée vers des buts toujours plus hauts.
Nous avons à choisir entre la non-vie, la mort et l'entropie ou l'aventure d'un partenariat créatif avec la Source.
" On est un individu par la force des choses – celle de la nature, de l’histoire, de la société – qu’on le veuille ou non. On devient une personne ; celle-ci ne saurait exister sans la rencontre et l’amour, sans un acte inventif et créateur. La mort de l’individu, c’est sa mort naturelle ; celle de la personne, c’est l’égocentrisme absolu. Nous sommes à la fois un individu et une personne. Dieu, assurément, n’est pas un individu, mais les traits retenus ici pour caractériser la personne correspondent justement à ceux que nous utilisons pour qualifier Dieu : Esprit, liberté, élan créateur, amour. (Laurent Gagnebin sur questiondieu.com)
Ne retrouvons-nous pas tout cela dans l'évolution de notre Terre ou dans celle du cosmos justement?
José Díez Faixat peut alors affirmer ceci: le modèle des rythmes que nous avons proposés correspond pleinement à la fois au rythme et au contenu, aux données empiriques des sciences de l’évolution et de l’histoire. Les seize premiers cycles de notre «tableau périodique évolutif » coïncident avec une précision totale avec la totalité des étapes qui se sont produites jusqu’à présent. Il est évident que les cinq cycles restants de cette troisième série marqueront également le modèle de l’accélération vers le grand pic évolutif en quelques siècles, autour de l’année 2217. Le cycle du contenu « écologique» dans lequel nous sommes immergés en ce moment, atteindra son zénith d’ici un siècle, vers l’an 2114. Le cycle suivant, dont l’objectif sera le «désir de réalisation», s’étendra sur la période jusqu’à 2183. Ensuite, le cycle dont le thème central sera « l’amour universel », atteindra son apogée au début du 23ème siècle, vers l’an 2205. Le cycle dont l’objectif sera «l’expression créative », se développera jusqu’en l’an 2213.
La « sagesse intégrale » atteindra son apogée en l’an 2215. Enfin, la « réalisation spirituelle » de l’humanité aura lieu vers 2217.
Si telle est bien l'intentionnalité de la Singularité, alors nous devrons et pourrons y collaborer en nous détachant du non-amour (tout ce qui détruit, avilit, amoindrit, entrave, aliène) et en privilégiant l'amour (tout ce qui rapproche, unit, libère, suscite, crée, motive, aime). D'aller en quelque sorte vers la sagesse de Placide Gaboury:
" La raison pour laquelle la Vie nous demeure insaisissable et incompréhensible, c’est qu’elle n’est jamais à l’extérieur des choses, des êtres et des événements, mais qu’elle fait toujours corps avec eux. De toute façon, il n’est pas nécessaire de la comprendre ; il suffit de reconnaître qu’elle ne vient pas de nous, il suffit de la recevoir, de la laisser couler en nous et de remercier. Accueillir et s’émerveiller."
Cette évolution individuelle et collective est déjà en marche:
La sagesse intégrale est dans l'acceptation que la VIE ne vient pas de nous, qu'elle nous dépasse et nous déborde sans être non plus un accident de l'univers; et dans cette acceptation, il suffit de la recevoir, de la laisser couler en nous et de remercier. Accueillir et s’émerveiller en somme.
" Si nous pouvions concevoir comme présent tout ce qui, dans l'univers, à la même seconde naît, surgit, grandit, fleurit, coule, roule ou meurt, alors, alors seulement, nous prendrions mesure de la puissance et de la beauté de Dieu. Raoul Follereau"
Redisons-le fermement: " La loi de la vie n'est pas la loi de la haine, la loi de la force ou la loi des causes mécanistes ; celles-ci sont les lois de la non-vie, de la mort, de l'entropie. La loi qui domine la vie est la loi de la coopération tendant vers des buts toujours plus hauts, et c'est aussi vrai pour les formes de vie les plus primitives. Chez les humains, cette loi prend la forme de l'amour". Luigi Fantappiè
L'essence de la Vie, sa loi intrinsèque tend vers toujours plus de complexité, de coopération, de conscience, d'amour comme traitement de l'agressivité et de l'égocentrisme.
L'essence de la Vie, sa loi intrinsèque tend vers toujours plus de complexité, de coopération, de conscience, ce qui nécessite plus de sécurité, d'égalité et de confiance, pour que puisse naître l'innovation. Pour que puissent être compensés aussi la sélection naturelle, la survie, la reproduction, la pesanteur de l'environnement, les maladies, les accidents, les dérèglements naturels, etc. Ici, l'évolution devient culturelle, l'humanité ayant acquis la capacité de s'extraire partiellement des lois de la nature.
L'évolution nous donne toujours plus de moyens et d'outils d'adaptation. Avec évidemment ses ombres puisque nombre d'inventions humaines sont dangereuses pour la Terre.
Nous avons reçu également cet étonnant cerveau moral par lequel nous pouvons privilégier la collaboration, le partage, le sens de la justice, le refus de souffrir et de faire souffrir inutilement, l'empathie, la compassion, l'amour, l'altruisme. De quoi orienter l'évolution, y participer pleinement. Mais cela nécessite une évolution spirituelle:
À la suite de Gerd Theissen, il convient de définir le religieux comme un système de signes en évolution qui s'adapte à la réalité par essais et erreurs. Les mutations créatrices autant que les erreurs horribles commises individuellement ou collectivement nous poussent à évoluer vers des adaptations qui concernent l'entier de l'humain, ses connaissances, ses émotions et ses motivations. Chronologiquement, l'évolution a d'abord été chimique, elle a été ensuite biologique pour être enfin culturelle, voire spirituelle. Toute approche de cette évolution – même cognitive – demeure une approximation puisque personne n'en connaît la réalité ultime.
Néanmoins, toute évolution spirituelle réclame un traitement de l'agressivité humaine.
Pour Gerg Theissen, le phénomène Jésus est à situer dans une société éclatée parcourue par des tensions nées notamment de l’occupation romaine ; il y avait beaucoup d’agressivité ; tous rêvaient de voir Dieu chasser l’occupant et rendre à Israël sa splendeur. Un petit groupe de marginaux est apparu sous la conduite de Jésus ; ils ont fait l’expérience d’une spiritualité renouvelée en prônant une vision nouvelle de l’amour et de la réconciliation, tous deux destinés à régénérer la société de l’intérieur. Étaient-ils, au sens moderne du terme, des pacifistes ? Ou des doux rêveurs, pauvres en agressivité, insensibles aux problèmes de leur temps ? Les sources évangéliques démentent cette image d’Épinal. Jésus et ses adeptes ont mis au service de leur vision nouvelle une critique radicale de la richesse et de l’abus des biens matériels, du pouvoir du temple, des pharisiens et des prêtres, de l’exclusion des malades, des pauvres ou encore des tabous religieux. Ainsi, « une grande partie de l'agressivité était détournée, déplacée et symbolisée. C'est ce traitement de l'agressivité qui permit alors de créer l'espace nécessaire à la nouvelle vision de l'amour et de la réconciliation, dont le nouveau commandement de l'amour des ennemis occupait le centre. Le surgissement de cette vision elle-même reste une énigme, car on peut retenir la conclusion inverse : les différentes formes du traitement de l’agressivité présupposaient une absence d'angoisse, une nouvelle confiance fondamentale dans la réalité, celle qui rayonne de la figure de Jésus — jusqu'à aujourd'hui. » (In Le christianisme de Jésus, éd. Relais Desclée, 1978, p.145)
Theissen à titre d’illustration énumérait ainsi les « principaux axiomes implicites » ou « motifs fondamentaux » du christianisme primitif :
- « Le motif de la création : tout est créé ; tout pourrait aussi ne pas l’être ou être autrement.
- Le motif de la sagesse : toute réalité contient un ordre caché.
- Le motif eschatologique : au milieu de ce monde commence un monde nouveau.
- Le motif de la conversion : le monde nouveau exige de l’homme un changement de comportement radical.
- Le motif de la substitution : tout vit de manière substitutive, soit au détriment d’une autre vie, soit à son avantage.
- Le motif de l’inversion des positions : ce qui est en haut doit être et sera en bas, ce qui est en bas doit être en haut.
- Le motif de l’agape : la solidarité entre les hommes inclut aussi ce qui est perdu et l’ennemi.
- Le motif de la justification : la légitimation ultime de l’existence est un don radical.»
Ces motifs viennent souvent contester la manière dont l’humain use de sa liberté ou de ses croyances d’ailleurs.
In Science et foi font système, Labor et Fides 1992, p.140.
Il y a bien nécessité d'une conversion, d'une métanoïa!
Le patriarche Athënagoras, ancien chef suprême de l’Église orthodoxe grecque, décédé il y a quelques années, le disait fort bien :
« La guerre la plus dure, c’est la guerre contre soi-même. Il faut arriver à se désarmer. J’ai mené cette guerre pendant des années, elle a été terrible. Mais je suis désarmé. Je n’ai plus peur de rien, car l’amour chasse la peur. Je suis désarmé de la volonté d’avoir raison, de me justifier en disqualifiant les autres, je ne suis plus sur mes gardes, jalousement crispé sur mes richesses. J’accueille et je partage. Je ne tiens pas particulièrement à mes idées, à mes projets. Si l’on m’en présente de meilleurs, ou plutôt non, pas meilleurs, mais bons, j’accepte sans regret. J’ai renoncé au comparatif. Ce qui est bon, vrai, réel, est toujours pour moi le meilleur. C’est pourquoi je n’ai plus peur. Quand on n’a plus rien, on n’a plus peur. Si l’on désarme, si l’on se dépossède, si l’on s’ouvre au Dieu-Homme qui fait toutes choses nouvelles, alors Lui efface le mauvais passé et nous rend un temps neuf où tout est possible. »
Un vieil indien cherokee parlait ainsi à son petit-fils :
« Une lutte est en cours à l’intérieur de moi, disait-il à l'enfant. C'est une lutte terrible entre deux loups. L'un est plein d'envie, de colère, d'avarice, d'arrogance, de ressentiment, de mensonge, de supériorité, de fausse fierté. L'autre est bon, paisible, heureux, serein, humble, généreux, vrai et rempli de compassion. Cette lutte a aussi lieu en toi, mon enfant, et en chaque personne. »
Le petit-fils réfléchit un instant et interrogea son grand-père :« Lequel de ces deux loups va gagner la lutte ?»
Le vieil Indien répondit simplement : « Celui que tu vas nourrir. »
Une lutte est bien en cours à l’intérieur de nous. Il faut arriver à désarmer, à déconstruire notre besoin existentiel insatiable : L'homme enfermé en lui-même, réduit à son individualité naturelle, immergé dans les soucis de la vie temporelle, s'aliène aux nécessités de la survie existentielle : s'installent la peur de manquer, l'angoisse de l'insécurité, la hantise de la solitude, qui trop souvent font prendre des décisions qui engendrent des conséquences fâcheuses et alourdissent le fardeau du quotidien. Cette aliénation au monde visible, extérieur à cet univers clos où tout est référé à nos perceptions et à nos conceptions, c'est le mouvement de l'égocentrisme. Nous y sommes esclaves de nos besoins : de sécurité, de confort, de richesse, de gloire, d'accomplissement personnel et de jouissances à tout-va!