Le respect mutuel constitue l'un des fondements de la paix sociale et des relations interpersonnelles. Le respect suppose une compréhension et un partage des valeurs d'une personne ou d'une idée.

Charte de respect mutuel

Toi et moi vivons une relation que j’apprécie et que je veux sauvegarder. Cependant, chacun de nous reste une personne distincte ayant ses besoins propres et le droit d’essayer de les satisfaire. Je tenterai d’accepter sincèrement ton comportement lorsque tu essaieras de satisfaire tes besoins ou lorsque tu éprouveras des difficultés à le faire.
Lorsque tu me feras part de tes problèmes, j’essaierai de t’écouter avec sympathie et compréhension, de façon à t’aider à trouver toi-même tes solutions plutôt que de dépendre des miennes. Lorsqu’un de mes comportements t’empêchera de satisfaire tes besoins, je t’encourage à me dire ouvertement et franchement ce que tu ressens. Alors, je vais écouter et essayer de modifier mon comportement, si je le peux.
En outre, lorsque ton comportement m’empêchera de satisfaire mes besoins, m’amenant ainsi à un ressentiment à ton égard, je vais te faire part de mes sentiments aussi ouvertement et franchement que je le pourrais, car j’ai confiance que tu respecteras suffisamment mes besoins pour m’écouter et essayer de modifier ton comportement.
Dans les situations où ni l’un ni l’autre ne pourra modifier son comportement pour permettre à l’autre de satisfaire ses besoins et où nous constaterons que notre relation souffre d’un conflit de besoins, engageons-nous à résoudre de tels conflits sans jamais avoir recours à notre pouvoir pour essayer de gagner aux dépens de l’autre. Je respecte tes besoins, et tu dois aussi respecter les miens. En conséquence, efforçons-nous toujours de trouver à nos inévitables conflits des solutions acceptables pour chacun de nous. De cette façon, tes besoins seront satisfaits et les miens aussi : personne ne perdra, nous y gagnerons tous les deux.
Ainsi, tu pourras continuer à t’épanouir en tant que personne en cherchant à satisfaire tes besoins et moi de même. Notre relation pourra alors toujours rester saine, parce que nous en retirerons mutuellement satisfaction. Chacun de nous pourra devenir ce qu’il est capable d’être et nous pourrons poursuivre notre relation dans un sentiment de respect et d’amour mutuels, dans l’amitié et la paix.

Thomas Gordon (« un credo pour mes relations avec les jeunes », dans « une autre écoute de l’enfant »)

 

Règles pour une communication efficace et harmonieuse

( http://humanismepur.free.fr)

Être calme (maîtriser ses émotions)

Être utile et bienveillant :

  • Cultiver une relation harmonieuse.
  • Dire tout ce qui peut être utile dès que possible.
  • Taire ce qui serait globalement nuisible.
  • Évoquer les choses aussi fidèlement et précisément que possible.
  • S'exprimer aussi agréablement et intelligiblement que possible.

Respecter les propos de l'interlocuteur,

  • En les écoutant attentivement,
  • En y cherchant ce qui peut être utile,
  • En y liant harmonieusement les nôtres.

Respecter la liberté de l'interlocuteur,

  • En évitant d'exercer une quelconque pression. En particulier, en prenant des décisions en commun.
  • En donnant à l'autre les moyens de comprendre par lui-même. En particulier, en expliquant.
  • En distinguant explicitement ce qui relève de l'objectivité de ce qui appartient à sa propre subjectivité.

Être rationnel :

  • Ne pas réagir à des impressions mais analyser les choses avec précision et logique.
  • En particulier, ne pas interpréter hâtivement les propos d'autrui, ne pas réagir à des stéréotypes et autres connotations... mais se référer au sens compréhensif des mots et au contexte.
  • S'attacher aux idées, à l'exclusion des mots (leur sens n'est qu'une convention) et des personnes.
  • Réaliser le caractère illusoire de la notion de personne (ego). On ne se sentira donc plus « blessé », et l'on ne cherchera à blesser personne.
  • En général, les affirmations dont l'objet est complexe, non immédiatement perceptible, doivent être nuancés.

 

Le respect mutuel demande à chacun-e d'être authentiquer, suffisamment sincère, prévenant et honnête.

Le choix d'être authentique conduit  à la congruence: c’est montrer un alignement cohérent entre ce que nous ressentons et les actions que nous menons, les idées que nous avons et les paroles que nous formulons. Pour faire simple et connu, c’est dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit. En avons-nous seulement les moyens sans nous contraindre à l'excès par des exigences intenables ?
Voici ce dont il faudra tenir compte:

Chacun ici devrait pouvoir trouver son Ikigai, sa raison d’être, en associant la compétence l'attachement, la gratification émotionnelle et la spiritualité.

Nos choix seront forcément variables, différents selon les situations et les étapes de notre vie. Mais fondamentalement, ça se joue dans l’interaction harmonieuse, dans l’équilibre trouvé entre les 4 grands axes de notre vie. Auxquels nous pourrions ajouter nos 4 dimensions principales à savoir les quotients intellectuel, émotionnel, rationnel et spirituel.

Chacun-e peut y contribuer de son plein gré en pratiquant par exemple l'écoute active.

 

écouter activement une personne qui vit une situation problématique (pour elle) lui permet d'explorer le fond du problème et de cheminer vers sa propre solution.

Parce qu'elle a pu exprimer ses ressentis sans se sentir jugée, cette jeune fille a eu l'espace dont elle avait besoin pour poser son angoisse et s'en libérer. Par son écoute attentive et bienveillante, ses silences et ses reformulations, cette maman a aidé sa fille à identifier ses ressentis et à clarifier ses besoins. Enfin en l'accompagnant dans la recherche de ses propres solutions (sans lui en suggérer), elle lui a permis de reprendre confiance en elle et de puiser dans ses propres ressources.

L'écoute active est un "outil" puissant et parfois même étonnant pour accompagner son enfant vers l'autonomie, la confiance en soi, la créativité, l'estime de soi et le sens des responsabilités.

La reformulation

Puis on passe à l’écoute dite véritablement « active » en utilisant la reformulation. Elle consiste à redire à notre interlocuteur, en d’autres termes ou en répétant les siens, d’une manière concise et explicite, ce qu’il vient d’exprimer (en matière de contenu et/ou d’émotion), et cela de telle sorte que l’on obtienne son accord sur les termes de notre reformulation. Reformuler permet :

  • à l’émetteur de savoir si son message a été correctement reçu, de quelle manière, et s’il a été compris ;

  • de donner à l’interlocuteur le sentiment de notre présence attentive et de notre compréhension ;

  • d’envoyer une forme « d’accusé réception » qui confirme à l’autre que nous sommes avec lui ;

  • d’aider l’interlocuteur à mieux se comprendre lui-même ;

  • d’apaiser l’émotion en la reconnaissant (décoder et nommer une émotion est la première étape pour ensuite la dépasser et y voir plus clair).

Par exemple :

– « Cela ne sert à rien de se donner du mal pour cet exercice ! »

– « Tu te sens découragé… »

(Pour en savoir plus:  https://www.gordon-crossings.com/l-ecoute-active-qu-est-ce-que-c )

 

Le respect mutuel, ça se travaille, ça s'exerce jusqu'à devenir un art de vivre, une manière concrète aussi de se bien traiter.

« L’apprentissage de l’imperfection » de Tal Ben-Shahar

Abraham Maslow disait : «en se protégeant contre l’enfer qui est en soi, on se coupe du paradis qui s’y trouve aussi». Et Jon Kabat-Zinn ajoute : «l’acceptation du moment présent n’a rien à voir avec la résignation devant le fait accompli. Elle est pure observation : les évènements sont ce qu’ils sont.» Nous devons accepter tout l’éventail d’émotions que nous pouvons ressentir. Avoir des émotions ou sentiments négatifs, c’est ok !!

«La règle d’or qui nous rappelle de ne pas faire aux autres ce que nous ne voudrions pas qu’ils nous fasse se retrouve dans la plupart des morales organisées en systèmes, qu’elles soient religieuses ou séculières. C’est de notre prochain qu’elle se préoccupe. Je propose d’ajouter une loi à notre code éthique : ne pas se faire à soi-même ce qu’on ne ferait pas aux autres.» Dans une époque où l’on hisse l’altruisme sur un piédestal, l’amour de soi devient un ennemi. Or pour aimer les autres, il faut d’abord s’aimer soi-même. Le philosophe Ayn Rand disait : «pour dire je t’aime, il faut d’abord savoir dire Je».

 

7 façons d'être plus heureux au quotidien selon Tal Ben Shahar professeur de bonheur à l'université de Harvard. :

  1. Accepter nos émotions positives et négatives. Seuls les psychopathes et les morts n'en ressentent pas!
  2. Soigner les relations avec nos proches et notre entourage.
  3. Bouger, faire 30' de sports 3 fois par semaine stimule le système immunitaire; cela permet d'être en meilleure santé, en meilleure forme et en meilleur humeur.
  4. Pratiquer la gratitude: on reconnaît notre bonheur au bruit qu'il fait en partant...on a tendance à regarder ce qui nous manque et qu'on n'a pas. Les personnes les plus heureuses sont celles qui voient de l'extraordinaire dans l'ordinaire. On peut noter ses raisons d'être reconnaissant, cela booste nos défenses immunitaires
  5. Éviter le multitâche qui nous fait tout bâcler; mieux vaut focaliser notre attention sur une chose; régulièrement aussi ne rien faire permet de se recentrer sur le moment présent.
  6. Savoir nous arrêter pour se régénérer.
  7. Arrêter de focaliser sur les faiblesses ou ce qui nous manque; il faut focaliser sur notre zone d'excellence, sur ce qu'aime faire et nous motive.

 

Voir de l'extraordinaire dans l'ordinaire, du beau ou plus simplement encore du bon, de l'utile, de l'agréable ou du nécessaire, qu'il soit présent, passé ou à venir, constitue le défi majeur de chacune de nos journées. Ce sera aussi l'enjeu relationnel majeur. Pour y parvenir, une chose essentielle est à comprendre, à ressentir profondément:

 

 

Notre personnalité n’est pas figée : elle évolue constamment. Elle peut devenir pathologique si le tempérament de l’enfant, ses capacités d’adaptation, son niveau d’organisation cognitive entrent trop en tensions avec les exigences de son milieu. Ou générer des troubles anxieux ; on retrouve 10 fois plus de gens borderline chez les enfants qui ont subi des violences, des carences affectives, ou des maltraitances sexuelles. L’estime de soi et la confiance en soi naissent de l’encouragement parental à s’auto-discipliner dans un encouragement aimant et dans le dialogue. Les études réalisées montrent que notre personnalité se stabilise autour de 30 ans et qu’elle ne bougera plus beaucoup ensuite même en cas dépression par exemple : nous évoluons en somme dans la continuité. Un travail sur soi-même sera nécessaire si nos parents se montraient froids, peu soucieux de nos besoins émotionnels, s’ils nous rejetaient ou s’ils étaient inconstants et imprévisibles. Cela va directement influer sur la gestion des conflits, la capacité à comprendre l’autre, à prendre du recul, etc. Sur toute la biologie de l’attachement en somme.

Car "Les humains ne perçoivent leur existence individuelle que par les entraves, les blessures et les mutilations qu'ils ressentent en leur corps et leur cœur. Ils "se fabriquent" par des émois contrés, quand celui qui les contre est aimé, respecté, désiré. C'est cette expérience, cet affrontement qui, au jour le jour, déterminent leur histoire personnelle (Françoise Dolto)."

Les humains se perçoivent aussi à travers la mimétique du désir à savoir dans la rivalité et la convoitise. Le sujet individuel et collectif peut être créateur et destructeur de vie. La tension entre le moi et l'idéal du moi peut conduire à la dépression. L'idéologie de la réalisation de soi-même renvoie à l'obligation de se faire une place, de réussir, ce qui charge cette tension. Quand elle s'emballe, le sujet peut, n'étant pas reconnu par ceux qui représentent le pouvoir, la notabilité ou la considération vouloir les détruire. Pour y échapper, le sujet a besoin de reconnaissance juridique, affective, sociale et cognitive (être reconnu dans sa compréhension de soi-même), qu'elles soient reconnues par d'autres.

Pour Paul Ricoeur, la souffrance est une impuissance à dire, à faire, à raconter, à s'estimer, donc une impuissance à s'affirmer comme sujet. Mais il y a danger dans le renoncement à penser, à choisir, à lutter, à prendre en compte son passé et son avenir en voulant vivre dans le présent pour ne plus se poser de questions.

En réalité nous peinons à comprendre ce fait essentiel:

Je ne suis pas le contenu de ma vie. Je suis la vie.

Je suis l’espace dans lequel tout se produit. Je suis la conscience. Je suis le Présent. Je Suis. Lorsque vous savez qui vous êtes vraiment, un sentiment de paix durable et vivant s’installe. On pourrait l’appeler la joie, car c’est bien la nature de celle-ci : une paix vivante et vibrante. C’est la joie de reconnaître en soi l’essence de la vie, celle qui précède la forme. C’est la joie d’Être - d’être qui on est vraiment. Je n'ai plus besoin de me mettre en avant de façon clinquante; je peux être sans me cacher, sans vouloir (m)imposer. Je peux même observer la vie émanant de l'autre, la recevoir ou l'apprécier librement.

" Savoir recevoir la vie émanant de l’autre, donne une place à cette vie en lui. 

Il s’agit finalement de cette validation du « bon en soi présent et à venir », comme nous le propose Veldman. 

Par la « validation existentielle », nous satisfaisons à ce besoin essentiel d’existence, d’estime de soi et d’amour (besoin ontique).

Cela permet d’examiner tout le reste avec plus de sérénité, plus de confiance et même plus d’autonomie. 

Il s'agit de privilégier l'émergence: Quoi qu’il se soit passé, il veille tout particulièrement à ne rien abîmer et se gardera de toute culpabilisation de qui que ce soit. De garder une faculté d'émerveillement. (Thierry Tournebise)"

Ou dans le pire des cas, dans des situations d’incompatibilité majeure avec une personne, d'en rester au constat de ce qui l'anime, la motive ou l'habite, un simple constat sans jugement ni violence. Il est important de se rappeler que chacun-e fait ce qu'il peut (ou croit pouvoir faire) en fonction de sa lecture du monde et de ses compétences acquises. En effet, nous appréhendons toute chose en fonction de nos vécus, de nos convictions intimes et de nos traumas, de nos expériences heureuses de la vie, des moins heureuses et des expériences traumatiques. Ici, tout sera nécessairement relatif et subjectif: personnel et spécifique.

On peut sortir de ce cadre limitatif en choisissant volontairement d'autres approches:

 

Dans toute relation ou échange interpersonnel se joue une dramaturgie cachée : le besoin d’approbation, de reconnaissance et le besoin de certitude qui sont tous les trois en relation avec la recherche de sécurité mais aussi – nous l’oublions souvent – en lien avec nos blessures morales, nos traumatismes, névroses ou addictions, avec notamment nos cinq plus grandes blessures (rejet, abandon, humiliation, trahison et injustice). Ces blessures, la plupart du temps inavouées, viennent perturber une bonne communication. Nos besoins de sécurité vont se décliner de façon très personnelle évidemment, mais ils vont aussi sûrement influencer le rôle que la personne croit devoir jouer en fonction de son passé et de ce qu’elle voudrait obtenir (l’attention, la considération, l’estime, l’affection, etc.), en fonction de ce qu’elle imagine que les autres attendent d’elle, de l’importance qu’ils lui accordent ; toutefois, ces perceptions sont subjectives, et donc souvent non conformes à la réalité. Il y aura aussi forcément, cachée dans le besoin de sécurité, cette soif inextinguible de pouvoir, puissance, gloire, jouissances à tout-va, justifiée par le droit à l’épanouissement personnel qui autorise la quête d’une vie plus ample et meilleure souvent exprimée à travers le « cape diem » : la possibilité de profiter pleinement du moment présent. Cette pulsion toutefois génère des affrontements symétriques – chacun veut sa part de bonheur, de réussite ! – des rivalités, des convoitises, de l’égocentrisme forcené assurément.Des rapports de force toutefois compensés selon la théorie des jeux.

Lorsque que quelqu’un nous critique, il critique l’image qu’il se fait de nous selon sa propre conception de la vie, de ses propres croyances ou rêves, de son propre conditionnement, de ses propres peurs. Il critique donc une image qui provient de sa propre réalité, qui lui appartient mais qui n’est pas la réalité ! Cela est capital car une fois que l’on comprend que cette critique concerne une image de nous et non nous directement, alors nous sommes désormais immunisés et cela ne nous atteint beaucoup moins, ne nous fait plus autant souffrir.

Il y a ainsi possibilité d’établir une communication bienveillante et bienfaisante notamment en nous efforçant de voir le bien et le beau en soi, chez l’autre, dans l’instant, dans ce qui est et pourrait être. Nous aider à le voir et nous encourager à le valider délicatement mais fermement. A l’inverse, quand c’est l’affligeant et le moche qui prédominent, nous aurons à nous encourager mutuellement à en sortir ! Ce sera toutefois un acte spirituel singulier : on ne peut l’attendre de tous ni le réclamer comme un dû. On peut en revanche s’y référer, défendre cette approche, l’exercer justement parce que c’est tellement mieux ! Et plus en phase aussi avec l’univers. Car la théorie de l’Univers connecté de Nassim Haramein, parle de collaboration entre les différentes échelles de l’Univers, et non de lutte, ce qui change totalement le paradigme de base et permet l’apparition de systèmes non-pyramidaux basés sur l’entraide pour arriver à un but commun, par opposition à des systèmes où nous voyons une destruction des ressources naturelles et de notre société.