Penser positif

La théorie de la pensée positive repose sur l’idée que notre vie est le simple reflet de nos pensées : en les contrôlant, on pourrait logiquement avoir tout ce que l’on désire. Nos difficultés viendraient donc du fait que nous pensons négativement. La solution est donc simple: il faut apprendre à contrôler les émotions et pensées négatives, à les supprimer pour ne plus avoir que des pensées positives, afin de diriger notre vie vers la réussite et le bonheur.
Est-ce seulement possible? OU simplement réaliste? Quelles difficultés pourraient être passées sous silence ou minimisées?L'auteur nous aide à y voir plus clair.

1) Il relève ainsi le mythe du pouvoir : pouvoir se débarrasser de pensées inconfortables, dites “négatives”, et les remplacer par des agréables, dites “positives” n’est pas aussi évident que cela.
2) Il souligne le risque de la création d'une obsession: porter exagérément attention à toutes ses pensées , en débusquer une qui nous rend honteux ou une pensée vraiment négative  s'accompagne du sentiment de culpabilité (“je ne devrais pas avoir cette pensée, pourquoi je n’arrive pas à la maîtriser, je fais tout pour la contrôler mais je n’y arrive pas”…). Être obsédé par une pensée, c’est se persuader qu’il est terrible d’avoir cette pensée, qu’elle est vraiment indésirable et qu’elle doit absolument disparaître pour ne pas avoir de conséquences néfastes et ruiner notre journée, voire notre vie !
3)  L’auto suggestion positive  est un risque pour les personnes ayant une faible estime d’elle même.
4) Elle peut engendrer de la culpabilité: L’idéologie de la pensée positive peut avoir comme effet “pervers” possible de faire reposer toute la responsabilité d’une situation sur l’individu au détriment des déterminants sociaux , économiques, politiques ou environnementaux.

Cela étant, les bienfaits de la pensée sont une réalité. Voici les Six principes de la psychologie positive :

1. Il est possible d’accroître notre niveau de bien-être subjectif.

2. Les ressentis positifs, la capacité à se sentir bien relèvent d’un entraînement régulier, un entraînement qui modifie, progressivement, et à long terme, nos câblages, donc nos automatismes cérébraux.

3. Cultiver des émotions positives est une attitude de bien-être et de santé.

4. Les relations aux autres sont un moteur important.

5. Le bien-être est aussi une affaire de conscience et d’attention.

6. Le bien-être de notre esprit passe aussi par celui de notre corps.

 

Le mécanisme exact qui permet la création d’instances dans le cerveau d’émotions du monde réel, vécues en quelques secondes, minutes et heures, demeure mystérieux. Cependant, des études suggèrent que la durée de l’activité dans des circuits cérébraux spécifiques, même dans des périodes de temps relativement courtes, comme les secondes, peut prédire la persistance des émotions positives d’une personne quelques minutes plus tard. Voire quelques heures. On a également constaté que les émotions positives aident les gens à se remettre du stress. Et qu’elles peuvent même contrecarrer les effets des émotions négatives. De plus, les émotions positives favorisent une meilleure connexion sociale. Elles activent le circuit de la récompense, notamment au niveau du noyau accumbens  dont le  fonctionnement repose principalement sur deux neurotransmetteurs  essentiels: La dopamine, qualifiée d'hormone de l'action, intervient dans l'anticipation, la motivation, la projection d'émotions positives et nous pousse à positiver, à avancer. La sérotonine qui est un régulateur anti chagrin: Stimulé par la passion amoureuse, les relations sociales, les pensées positives, les contacts physiques, il agit comme un euphorisant. Et L’ocytocine  qui est sécrétée lors de toute stimulation sensorielle douce à travers : les mots doux, les contacts tendres (câlins, massages), les caresses, les baisers, l’orgasme, le simple contact de l’eau chaude.
L’ocytocine est également sécrétée sans contact physique lors : d’une relation agréable, d’une interaction harmonieuse, d’une ambiance chaleureuse, d'une conversation agréable, d'un plaisir partagé, d'un simple échange de regards. de l’évocation des êtres que nous aimons...

En résumé, les 3 piliers du bonheur selon les neurosciences sont :

identifier les émotions notamment à travers les sensations corporelles qui alertent sur la présence de telle ou telle émotion 

comprendre les émotions (on a tendance à confondre le déclencheur (ex : une remarque, une critique) et l’émotion elle-même (ex : la colère, la peur, la tristesse). Par ailleurs, les émotions sont comme des visiteuses qui nous alertent sur un besoin non satisfait et repartent quand le besoin est comblé).

exprimer les émotions (mettre des mots sur les émotions les calme et permet de les exprimer de manière acceptable et constructive.  Exprimer ses émotions à la bonne personne, au bon moment, de la bonne manière et à la bonne intensité n’est pas facile !)

Yves-Alexandre Thalmann propose une approche qui permet de générer des émotions positives (ayant une influence favorable sur l’humeur) et en même temps des éléments motivants (visualisations du processus). Pour lui, les outils de type pensée positive et visualisation peuvent être efficaces pour atteindre un objectif tangible à une condition : intégrer les obstacles plutôt que les éviter. En effet, face à un obstacle, le cerveau s’anime pour trouver des solutions afin de le surmonter : c’est précisément cela qui est motivant (et pas le fait de s’imaginer en situation de réussite puisque le cerveau n’a pas besoin de mobiliser des ressources qui permettent de concrétiser des réussites, ces dernières étant déjà atteintes !).

Cette proposition d’anticiper les obstacles permet de réintégrer la responsabilité personnelle dans le processus :

  • anticiper les tentations et les éviter plutôt que d’essayer d’y résister,
  • apprendre à repérer les déclencheur des comportements que l’on souhaite changer et les écarter,
  • s’engager dans des actions qui offrent des renforcements sous forme de plaisirs ou de toute autre conséquence valorisée (le bon sens commun nous dit déjà : après l’effort, le réconfort !),
  • avoir en tête l’objectif à atteindre mais aussi les comportements à adopter en cas d’obstacles.

En effet, les neurosciences ont montré que le fait de prendre une décision réduit l’anxiété (en plus d’aider à résoudre les problèmes !).

Cela permet plus concrètement:  de se relier à soi dans l’instant présent (en se demandant qu’est-ce qui est vivant et présent en moi à cet instant ?), de s’arrêter pour clarifier ce qui se passe en nous, de prendre le temps pour une pause et faire le point sur les sensations à la base des émotions, de pratiquer une écoute empathique et bienveillante de l’autre, l’ouverture du coeur, de se rejoindre pour trouver un chemin qui prend soin des besoins des uns et des autres et insister sur l’interdépendance (on ne peut pas prendre soin de soi au dépens de l’autre), de privilégier la prise de conscience de l’environnement extérieur (alimentation, transport, travail…) en se demandant : quel impact mes choix ont-ils sur les autres et sur le monde ?, de nous avertir mutuellement sur les dangers liés aux étiquettes qui enferment et fixent alors que la vie est par essence impermanente, de célébrer le positif et la gratitude.

 

 

Notons que se relier à son soi nécessite la synchronisation des hémisphères gauche et droit du cerveau qui favoriserait un sentiment d'unicité où l'individu fonctionne d'une façon plus intuitive. Il peut être en son être véritable. Une synchronisation est nécessaire car nous avons un cerveau dominant: Si le cerveau droit est dominant, alors vous voyez cette photo en rose/violet et blanc. Si le cerveau gauche est dominant, alors vous voyez vert et gris.

La synchronisation  peut se faire par la méditation, par l'écoute de sons particuliers  ou la visualisation de cette image.

 

L'effet placebo (positif)

Nous connaissons tous l'"effet placebo", ce processus étrange au terme duquel une substance totalement dépourvue de principe actif peut présenter un effet positif sur certaines affections, telles la douleur ou l'insomnie. Cela fonctionne aussi à travers nos convictions intimes. Cette histoire vraie en est un exemple: un homme était malade dans un hôpital autrichien. Malgré une batterie d'analyses, les médecins ne parvenaient pas à identifier sa maladie. La situation se dégradait. Un jour, le médecin-chef annonce au patient qu'un célèbre colloque de Vienne allait venir et qu'il lui soumettrait le cas. Le lendemain, comme promis, le confrère arrive dans la chambre du malade; après les salutations d'usage, le médecin prend la fiche, la lit attentivement et prononce un seul mot: moribundus. Puis toute l'équipe s'en va. Le patient heureusement ignorait le sens de ce mot latin. Il s'est, rassuré et joyeux, dit que le célèbre médecin avait identifier sa maladie, qu'il allait donc guérir. Et en effet, le patient très vite s'est remis.

L'effet nocebo (négatif)

L'effet nocébo est l'alter-égo néfaste de l'effet placébo. Du latin « je nuirai », il est de nature psychologique. Voici une histoire vraie pour en mesurer la portée. Un journaliste voulut faire un reportage sur les clandestins mexicains qui entrent aux USA par des trains de marchandises. Il se rend donc par une froide nuit d'automne à la gare frontière et se faufile entre les gardes-frontières et leurs chiens; il se jette dans un wagon. Le train démarre. Au bout d'un moment, notre journaliste a froid. Il entend un bruit comme s'il était dans un wagon frigorifique. Notre homme tente d'ouvrir la porte: impossible. La panique le gagne. Il sera retrouvé mort de froid. Le journaliste avait pris soin d'écrire son agonie sur le mur du wagon. Mais cette nuit-là, c'était juste un ventilateur qui faisait du bruit.
Le journaliste est ainsi mort de peur!

 

La prière permet aussi de trouver un effet placebo en ce lieu unitaire où les désirs et les besoins sont apaisés!

« Il est à noter que la prière a sur le cerveau une fonction apaisante. A l'électroencéphalogramme, l'amygdale rhinencéphalique - un renflement grand comme une amande qui est le siège central de l'émotion quelle que soit l'espèce vivante -  "flambe" moins chez les personnes qui se soumettent à une représentation apaisante, qu'il s'agisse de Dieu ou d'une personne familière. 

Le neuropsychiatre, qui a accompagné bien des personnes dans leur processus de guérison, assure qu'être croyant est un très fort facteur de protection. « Le fait de ne pas être soumis à l'immédiat, donne sens à sa vie. Grâce à la transcendance, on perçoit le monde différemment. C'est un énorme facteur de protection et d'affection. De plus, être plusieurs à croire au même Dieu, permet d'être en fraternité avec l'autre, de tisser des liens humains et de structurer notre vie quotidienne. N'oublions pas que la manière dont on croit en Dieu révèle la manière dont on aime les Hommes. La majorité d'entre nous avons un attachement sécure en Dieu, mais d'autres ont un attachement rigide et autoritaire. Ce sont les extrémistes qui massacrent les hommes au nom de leur manière d'aimer dieu. » « En réalité, croire en Dieu est bien souvent une manière d'être attaché à ceux dont nous partageons la foi et de lutter contre l'angoisse de la mort, du néant, du chaos, etc. C'est une manière concrète de s'y opposer. Dieu contient l'ambivalence de l'inconnu effrayant et du connu sécurisant ; s'il est amour, il est lien maternel apaisant et joyeux qui justifierait qu'on prie en disant notre mère...Mais il peut être aussi le dieu morbide et punisseur qu'il faut évidemment dénoncer et déconstruire (Boris Cyrulnik, de chair et d'âme, éd. Odile Jacob,2006). »

La pensée positive sera enfin liée à la visualisation créative. Dans l'approche de Nassim Haramein,

"Il est vraiment important de se souvenir que l'information est comme ancrée dans la structure de l'espace-temps; toutes vos générations, toutes vos mémoires, absolument tout s'y trouve comme dans un archiveur ou un disque dur; toutes ces informations sont ensuite échangées avec les structures biologiques au fur et à mesure que vous déposez de l'information sur la structure de l'espace-temps le long de de votre ligne de vie, et donc vos gènes ne sont qu'une expression de l'information qui se trouve aux coordonnées de l'espace-temps où elle réside. Votre mémoire ne se trouve pas dans votre cerveau; c'est vous qui accédez à ces coordonnées de l'espace-temps. Et donc c'est intéressant parce que vous pouvez commencer à penser à des choses comme déposer de l'information aux coordonnées de l'espace-temps en avance de là où vous vous trouvez, pour quelque chose que vous voulez réaliser dans votre vie ou que vous voulez dans votre vie, et donc c'est comme l'autoriser, et si vous faites cela, ça va avoir une répercussion en sens inverse dans la structure de l'espace-temps jusqu'à votre présent, et donc cela va commencer à faire de vous la personne que vous devez être afin que ces événements aient lieu. Et donc, si vous réussissez à suivre cette ligne d'information alors vous obtiendrez le résultat escompté. C'est comme projeter, vous savez, des bulles de réalité dans votre futur avec l'idée de les rattraper."

Source: Nassim Haramein sur créer son futur pendant un live à la Resonance Academy."

 

Déposer de l'information sur notre (nos) ligne(s) de vie peut se faire concrètement à travers la notion de cercle vertueux.

On parle de cercle vicieux lorsqu’un enchaînement de positions provoque des résultats négatifs, qui à leur tour susciteront des prolongements plus négatifs encore. Par exemple l’élève qui travaille mal prend en horreur l’école et ses professeurs. Et moins il les aime, moins il travaille. Donc ses résultats sont encore pires, et il déteste encore plus l’école. On est revenu à notre première proposition, mais elle s’est aggravée. C’est bien pour cela qu’on parle d’un cercle : on repasse par les mêmes étapes mais elles sont chaque fois dans un état plus dramatique. On comprend l’image du cercle, mais pour être plus logique ou plus rigoureux, on peut aussi imaginer une spirale descendante. Et l’expression existe et est assez courante : on parle de la spirale de la dépression, ou de la pauvreté par exemple : on a l’impression d’une évolution à laquelle on ne peut plus échapper : inexorablement, c’est-à-dire sans qu’on puisse réagir, on s’enfonce.

À l’inverse de ce tableau extrêmement angoissant, on peut imaginer des mouvements inverses. Par bonheur, l’élève dont on vient de parler a un note correcte ; ça l’encourage et il s’améliore dans cette matière, un professeur le félicite, il reprend confiance en lui et ses efforts se portent sur les autres matières, ses notes suivantes sont encore meilleures et il se met à aimer l’école ! Et si on prend le contre-pied de l’expression cercle vicieux, on parle ainsi de cercle vertueux. Au lieu d’être descendante, la spirale est ascendante. Et on peut imaginer que la reforestation de ce territoire qui traverse le Sahel fera renaître toute une vie animale, attirera une certaine population, dynamisera une économie, et donc permettra l’accroissement de cette muraille verte et le recul du désert : un cercle vertueux !

Il s'agit méthodologiquement - et de manière méthodique! - de:

  • Comprendre les cercles vicieux et positiver.
  • Prendre du recul.
  • Penser différemment.
  • Créer un cercle vertueux qui sera plus adapté.

 

 

Trouver son ikigai, c'est trouver un équilibre, c'est-à-dire des activités dans lesquelles tous les 4 éléments ont une réponse. Ne nous mettons pas la pression. Nous vivons de nouvelles expériences, rencontrons de nouvelles personnes, apprenons de nouvelles choses. Notre ikigai n'est donc pas figé, il évolue avec nous.

Nous pouvons l'orienter, lui donner de nouvelles bases. Y travailler par la méditation, la visualisation créative, ou encore l'auto hypnose.

Les cercles vertueux sont des boucles de rétroactions positives qui fonctionnent comme des attracteurs spécifiques. Elles nourrissent / informent l'espace-mémoire qui rétrocède / met en corrélation les énergies de même nature.

On peut les formuler, les concevoir dans de nombreux domaines:

Les croyances font également partie de notre système d’apprentissage. Connaissez vous l’ effet Pygmalion, qui repose sur le fait que si un enseignant croit en la réussite de ses étudiants, les résultats de ses élèves vont aller dans ce sens là. A l’inverse on parlera de l’effet Gollem si ce dernier ne croît pas aux capacités de ses élèves, sa croyance aura de lourdes conséquences.

En réalité, nous observons et bâtissons le monde comme nous le croyons. Si je crois que je suis » nul en maths », je vais me placer au fond de la classe, je ne vais pas me fatiguer à réviser et encore moins à réfléchir devant ma copie! Et devinez quoi? Je vais avoir une sale note qui confirmera bien le fait que je suis nul en maths!

La présence de nos croyances est considérable! Nous pouvons avoir du mal à les identifier car un bon nombre d’entre elles est bien caché. Et les plus importantes, donc les plus influentes se trouvent à un niveau subconscient, fortement ancrées, rattachées à notre identité, elles régissent nos capacités, nos comportements…

Si nous agissons sur ce système de croyances, nous intervenons sur notre perception du monde, des autres ou de nous-même, nous changeons/ optimisons nos boucles de rétroactions positives. C'est bien évidemment un travail sur soi-même, sur nos conditionnements et nos convictions intimes, auquel il faut consentir avec patience et persévérance. Ici, comme souvent, le chemin sera le but! Ce qui importe, c'est de pouvoir privilégier le renforcement positif sur le négatif.