Le réseau neuronal du cœur
Dans les années 1970, les chercheurs américains John et Béatrice Lacey ont mis en évidence l'existence d'un important réseau neuronal dans le cœur en relation bidirectionnelle avec l'amygdale, le thalamus et le cortex dans le cerveau.
On croyait auparavant que tous les ordres venaient du cerveau ; ce n'est pas le cas, car le système nerveux du cœur peut refuser d'exécuter des ordres venant du cerveau. Plus étonnant encore, le cœur peut envoyer des "ordres" au cerveau qui, non seulement les comprend, mais leur obéit. Ce lien bidirectionnel se fait avec l’amygdale notamment impliquée dans la gestion des émotions et des sentiments.
Ainsi, le cœur possède son propre cerveau, un système nerveux indépendant doté d’environ 40 000 neurones comme ceux que l’on trouve dans les centres corticaux. Il est donc un organe auto animé – un deuxième cerveau en somme - qui nous envoie des signaux émotionnels et intuitifs pour diriger notre vie.
Autonome, le cœur sécrète différentes hormones, telles que l’ANF (Hormone atriale natriurétique factor) qui régule la tension artérielle et l’ocytocine (elle est impliquée dans toutes les facettes de l'amour, depuis l'acte sexuel jusqu'au partage d'un repas entre amis), qui bloquent les Hormones du stress, stimulent les organes reproducteurs et interagissent avec le système immunitaire. Il agit alors comme un oscillateur puissant qui entraîne tous les autres systèmes du corps et bien sûr le cerveau (cerveau limbique, siège de nos émotions).
Le cœur avec ses battements constituent l'oscillateur le plus puissant de l'organisme : son champ magnétique généré par l'activité électrique est le plus puissant de ceux produits dans l'organisme:
◾Le champ électrique du cœur est 100 x plus puissant que celui du cerveau
◾Le champ magnétique du cœur est 5000 x plus puissant que celui du cerveau
Notre cœur produit des champs qui changent notre corps et notre monde (5000 fois plus que le cerveau), ce qui en fait un organe central chez l'être humain. Les nombreux oscillateurs biologiques de l'organisme vont se synchroniser sur cet oscillateur majeur qui va influencer toutes les molécules constitutives de l'organisme ainsi que les réactions chimiques dans lesquelles celles‐ci sont impliquées. Le cœur, via le Système nerveux sympathique, est associé aux réactions de « combat / fuite », à l’accélération du rythme cardiaque, à la contraction des vaisseaux sanguins, à la stimulation des hormones du stress (comme l’adrénaline). Il dilate les voies pulmonaires, favorise la production et la libération du glucose, contracte les vaisseaux sanguins de la peau. Et par le Système nerveux parasympathique, il est associé aux réactions de calme et de relaxation, apaisant les battements cardiaques. La cohérence cardiaque favorise au niveau organique :
‐ l’augmentation de l'efficacité du système immunitaire
‐ l’augmentation du taux de DHEA (hormone ralentissant le
vieillissement dite « hormone de jouvence ») de près de 200%
‐ une baisse de la tension artérielle chez les hypertendus
‐ un état d'équilibre des autres systèmes (respiratoire, cardiaque, digestif, immunitaire) sous contrôle du Système nerveux autonome.
La cohérence cardiaque touche aussi aux compétences sociales :
‐ écouter les autres et accepter la critique
‐ devenir capable de développer des comportements affirmés où l’on exprime un sentiment avec fermeté mais sans agressivité
‐ se donner les moyens de gérer ses émotions au quotidien
‐ améliorer nos capacités à percevoir le monde
‐ prendre les bonnes décisions
‐ augmenter son pouvoir magnétique
‐ être par une sensation diffuse de bien‐être.
Il ne peut donc y avoir de spiritualité sans cohérence cardiaque, sans une interaction harmonieuse entre les trois C : le Corps, le Cœur et la Conscience. Et disons-le clairement, toute disharmonie se répercute en se traduisant par des dysfonctionnements psychosomatiques, à tout le moins par des effets chaotiques et des pathologies dues au stress comme à la négativité.
« L’essentiel est caché à nos yeux, on ne voit bien qu’avec le cœur », disait Antoine de St-Exupéry.
La poésie rejoint ici une réalité trop peu connue. Ce deuxième cerveau va être impliqué également dans la synthèse de l’ocytocine, l’hormone de la maternité par excellence, produite par l’hypothalamus, les ovaires, les testicules, le thymus, les reins et le cœur. Son étude révèle qu’elle est impliquée dans la régulation de nos émotions et du stress, qu’elle favoriserait l’empathie, la confiance en soi, les élans amoureux et l’attachement. « En dehors de ces effets bien définis, le rôle de l’ocytocine dans le contrôle de la réponse au stress, de différents comportements ou encore du métabolisme glucidique/lipidique semble être très intéressant, particulièrement chez des patients obèses. Plusieurs études cliniques sont actuellement en cours pour évaluer l’impact de l’ocytocine dans le traitement de l’obésité. En tenant compte de ces nouvelles données, l’utilisation de cette hormone pour une perte de poids chez les patients obèses ou comme traitement complémentaire chez des patients diabétiques semble être prometteuse.[1] »
Elle favoriserait donc la lutte contre le mauvais cholestérol (Ldl-cholesterol) et l’assimilation du sucre par l’organisme.
Mais ce n’est pas tout, car le réseau neuronal du cœur est aussi impliqué dans la gestion de nos émotions décrites de plus en plus comme une activité clé dans l’esprit humain. De nombreuses études montrent les effets positifs de l’émotion sur la perception, l’attention, la mémoire, la prise de décision ou encore le jugement moral. Elle faciliterait également la mémorisation durant les phases d’encodage, de consolidation ou de rappel.
Loin d’être un simple muscle, le cœur devient donc incontournable dans la pratique d’une vie spirituelle.
Le Dalaï-lama faisait remarquer qu'il faudrait enseigner aux humais, pour qu'il puisse mieux avancer sur le chemin du bonheur, à concevoir les expériences positives et négatives comme étant une bonne ou une fausse information.
[1] Revue médicale suisse, no 456-457.
« Les humains ne perçoivent leur existence individuelle que par les entraves, les blessures et les mutilations qu'ils ressentent en leur corps et leur cœur. Ils "se fabriquent" par des émois contrés, quand celui qui les contre est aimé, respecté, désiré. C'est cette expérience, cet affrontement qui, au jour le jour, déterminent leur histoire personnelle » disait avec raison Françoise Dolto. Mais nous nous fabriquons aussi des émois positifs. Boris Cyrulnik nous apprend que nos chemins de vie se situent sur une crête étroite, entre toutes les formes de vulnérabilités, génétiques, développementales, historiques et culturelles, et les mécanismes de protection, de dépassement mis en place. À l'évidence, pour résilier un malheur passé, il faut justement avoir été vulnéré, blessé, traumatisé, affecté, déchiré...
Il y a en permanence résonance, interaction entre l'hérédité et le milieu. La biologie de l'attachement montre que nos formes de développements se font selon notre enveloppe sensorielle unique composée par les figures d'attachement spécifiques (donneurs de soins, personnages signifiants, institutions et récits culturels). Nous encodons ainsi toute chose en fonction d’un réseau de convictions intimes qui forment un filtre à travers lequel nous lisons notre réalité. Pour la neurologue Laura Colgin, lorsque les cellules nerveuses veulent se connecter, elles synchronisent leur activité en accordant leur longueur d’onde gamma à la manière d’un système radio : Les basses fréquences transportent la mémoire des expériences passées, les plus hautes véhiculent ce qui se passe sur le moment. Et l’information sera tout particulièrement traitée par l’hippocampe – le siège de la mémoire affective – et par l’amygdale – le siège de la mémoire factuelle qui vont transmettre à l’insula les réponses à traduire chimiquement.
Selon la neurologue Fabienne Picard l'insula serait impliquée dans un mécanisme de prédiction de la façon dont le corps va se sentir quelques instants plus tard. C’est elle qui nous indiquerait que faire si l’environnement a changé. Si la prédiction est correcte ou l’erreur négligeable, alors nous nous sentons bien. Dans le cas contraire, nous ressentons un malaise qui stimule une nouvelle recherche d’adaptation. La comparaison entre la prédiction et la réalité est donc permanente. L'insula est impliquée dans nombre d'émotions de base : la souffrance, l'injustice, la colère, la peur, le dégoût, le bonheur et la tristesse. C'est elle qui établit une carte du corps en temps réel, elle qui réagit à tout ce qui se présente. Normalement, notre instinct nous pousse à rechercher la sécurité, le contentement en évitant la douleur ou les situations à fort risque d’échec. Cette quête « instinctive » est fonction de nos vécus : elle est donc unique.
Cette quête instinctive peut aussi, en cas de trauma grave ou de choc post-traumatique, s’inverser, sombrer dans l’hypervigilance au point que la personne se sent en permanence menacée et inquiète. Elle subit alors un cortège de réactions émotionnelles et neurovégétatives très handicapantes : souffle court, mains moites, transpiration subite, arythmie cardiaque, nausée existentielles, détresse respiratoire, irritabilité, troubles du sommeil, colère, phobies ou détachement envers autrui. Tout est susceptible de raviver les souvenirs douloureux.
Une récente étude de l’Université de Porto Rico, parue dans la revue Nature de janvier 2015, a démontré que le rappel de souvenirs traumatiques empruntait des circuits cérébraux différents ; un souvenir simple passe par l’hippocampe, transite par l’amygdale puis par le thalamus et l’insula. La réactivation d’un souvenir douloureux, sept jours après l’événement, passe par le cortex préfrontal qui contrôle les émotions, puis par le thalamus - qui est en quelque sorte « le cerveau dans le cerveau » ou si on préfère une gare de triage neurosensorielle gérant nos sensations, nos capacités motrices, les états de conscience, de vigilance et de sommeil – pour être ensuite traité par l’amygdale qui gère les réactions émotionnelles, en particulier la peur. Nous ne sommes donc pas égaux devant nos traumas.
D'où l'importance du pouvoir de la pensée positive.
Une personne positive anticipe le bonheur, la santé et le succès, et pense qu’elle peut surmonter les obstacles et les difficultés de la vie en les abordant différemment.
Avec une attitude positive, nous éprouvons des sentiments agréables et heureux. Cela apporte de l’éclat dans les yeux, plus d’énergie, et du bonheur. Tout notre être diffuse de la bonne volonté, du bonheur et de la réussite. Même notre santé est affectée d’une manière bénéfique. Nous marchons tête haute, notre voix est plus puissante, et notre langage corporel montre la façon dont nous nous sentons.
Nous affectons et sommes affectés par les gens que nous rencontrons, d’une manière ou d’une autre. Cela se produit instinctivement et au niveau du subconscient, par les mots, les pensées et les sentiments, et à travers le langage corporel.
Est-il étonnant que nous voulions être entourés de gens positifs, et préférions éviter ceux qui sont négatifs ?
Les gens sont plus disposés à nous aider, si nous sommes positifs, et ils n’aiment pas et évitent toute personne qui dégage quelque chose de négatif. Le pouvoir de la pensée positive rayonne sur les autres en quelque sorte.
Alors que les pensées négatives, les mots et l’attitude créent des sentiments, des humeurs et des comportements négatifs et malheureux. Quand l’esprit est négatif, le poison se diffuse dans tout le corps, causant encore plus de malheur et de la négativité. C’est la voie de l’échec, de la frustration et de la déception.
Ainsi, le sentiment est une prière. Les sentiments et les croyances sont liées.
Notre coeur crée des ondes électriques et des ondes magnétiques : c’est le langage que le champ (le vide matriciel) reconnaît.
Notre cœur produit l’onde qui met en place les possibilités, ce que vous croyez dans votre cœur: c’est cela qui met en place la possibilité créée par le vide matriciel. La pensée n'est pas créative : il faut la lier à l'émotion, au sentiment, au langage du cœur pour que le vide matriciel, le champ, le divin puisse en tenir compte si l'environnement le permet, si le libre arbitre global est respecté. Le vide nous donnera en réponse ce qui peut être matérialisé ; ce n'est pas nous qui créons ; nous ne faisons que déposer de l'information sous forme de désir, souhait, attente, besoin. La réponse est l'information donnée en retour. Mais évidemment, le divin ne donne pas suite à nos aspirations violentes, destructrices ou chaotiques. Par contre, notre corps biologique y est sensible par le biais des ondes gamma qui véhiculent la double information de notre passé et du moment présent.
La fusion de la pensée, de l’émotion, de la sensation ou des sentiments
Lorsque la pensée (tête) et l’émotion (ventre) n’en font plus qu'un dans le cœur (milieu), nous créons un sentiment dans notre corps. Et leur diversité positive ou négative est énorme : Jean-Philippe Faure en a répertorié 879 répartis dans dix catégories : Tranquillité (151), Joie (148), Colère (142), Coupure avec ses émotions (137), Tristesse (117) Surprise (82), Peur (82), Dégoût (9), Terreur (9), Fureur (8).
Six émotions primaires forment le socle de nos réactions à un stimulus extérieur : la colère, le dégoût, la joie, la peur, la surprise et la tristesse.
On a longtemps considéré les émotions comme des phénomènes corporels parasitant, voire asservissant la raison. Depuis le milieu des années 1990 et particulièrement avec les travaux du neurologue Antonio Damasio, la perspective s’est inversée : sans émotion, on déraisonne. Tout se joue dans le cortex préfrontal ventromédian, à la jonction de zones cruciales pour la logique et l’émotion, où, au moment de prendre une décision, aussitôt des « marqueurs somatiques » récapitulent l’expérience acquise dans une situation comparable et nous aiguillent vers un comportement adapté. Une atteinte à cet endroit nous rend incapable de prendre une décision appropriée et altère profondément nos relations sociales.
Voir avec le coeur réclame de s'ouvrir à la pensée positive tout en apprenant à fusionner la pensée, l'émotion, la sensation ou les sentiments, en les orientant bien sûr vers un objectif plus élevé: vers ce qui est bien, beau, bon, juste, équitable ou tellement mieux!
Dans la tradition orientale, le 4è chakra- celui du coeur - est le point central des énergies. Il constitue un véritable "pont" entre le plan physique de notre être (trois premiers chakras) et le plan spirituel (trois chakras suivants). Fondamentalement, il est ouvert ou fermé ! Il génère du positif et ne peut donner du négatif. L’amour n’y est pas charnel ou passionnel. Il rayonne vers l’extérieur et il est plein de compassion.
Il exprime une divine empathie plutôt que l'extension d'un besoin ou d'un désir.
Cet amour rayonnant sera aussi plein de gratitude: La gratitude est une vertu primordiale au développement et au maintien d’un niveau propice de bien-être, d’émotions, de satisfaction et de qualité de vie.
Nous devons être connectés avec le présent, et décider de le vivre intensément grâce à la gratitude. En outre, la gratitude peut parfois être repayée en chemin, car selon les experts, l’acte de remercier nous enveloppe d’énergie, nous fait nous sentir vivants, et contribue à nous rendre plus heureux. Par conséquent, si nous nous entraînons à remercier la vie et les autres, nous renforcerons notre bonheur, tout en apprenant à donner de la valeur à ce que nous possédons.
Vivre de façon automatique fait que nous vivons anesthésiés, en hibernation, sans donner de valeur à ce qui nous arrive ou sans dénier le reconnaître, et en cherchant toujours ce qui nous manque. Toutefois, si nous faisons preuve de gratitude, nous devenons plus sensibles aux petits plaisirs de la vie, profitant de chaque instant pendant que nos regrets mettent les voiles.
Dans le TALMUD, il est écrit :
« Fais attention à tes pensées,
Elles deviendront des paroles.
Fais attention à tes paroles,
Elles deviendront des actes.
Fais attention à tes actes,
Ils deviendront des habitudes.
Tes habitudes déterminent ton caractère,
Et ton caractère créera ton destin. »
Des études financées par le National Institute of Health (NIH) aux États-Unis ont montré des liens entre la méditation de pleine conscience et des changements mesurables dans les régions du cerveau impliquées dans la mémoire, l'apprentissage et l'émotion, ainsi que le fait que les pratiques de pleine conscience peuvent réduire l'anxiété et l'hostilité des jeunes en milieu urbain. conduire à une réduction du stress, moins de combats et de meilleures relations.
La pratique de la pleine conscience ne dure pas 15 minutes chaque jour, mais plutôt une technique qui se pratique tout au long de la journée, même lors d'activités extrêmement triviales. La pleine conscience en tant que pratique consiste simplement à attirer l'attention sur le moment présent et à regarder comment son esprit - vos émotions et vos pensées - réagit à chaque situation.
En étant conscient de son état, on peut reconnaître les schémas de réponses négatives qui conduisent à un comportement malsain et les faire connaître pleinement. Avec ce type de prise de conscience, la façon de réagir à une situation devient un choix et non un réflexe.
Source: RSF, William Brown | 2 janvier 2019
Apprendre à bénir:
Nous percevons le monde à travers des filtres d'encodages uniques et subjectifs nés de nos expériences diverses de vie, de nos souvenirs heureux ou malheureux. En pratiquant la pleine conscience, nous pouvons observer - souvent même en une distance amusée - les réponses automatiques suggérées par nos filtres d'encodage. Choisir ainsi de les suivre ou non! Leur préférer d'autres réponses plus adaptées à ce que nous souhaitons pour nous-mêmes et pour les autres. La bénédiction en fait partie.